L’influence de la tradition du tatouage chez les artistes inuits contemporains : l’exemple de Billy Merkosak

Inuitartzone.com – l’art Inuit du Nuvanut, est le blog d’une galerie d’art inuit (inuitartzone.com) et traite donc de l’actualité de l’art contemporain inuit, propose une découverte d’oeuvres et d’artistes et recense les différents événements en lien avec cette culture qui ont lieu, notamment, à Québec. Les textes sont rédigés par Aurélie Maire (Fiche personnelle), doctorante en anthropologie à L’INALCO et à l’université Laval, historienne de l’art et consultante dans le domaine des arts inuit et autochtones, qui propose notamment un article sur l’artiste inuit Billy Merkosak, publié le 26 novembre 2011.

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L’article est très succinct et il n’est pas fait mention de cet artiste autre part dans le blog : celui-ci vise à faire découvrir au lecteur le plus de choses possible, et surtout à promouvoir les artistes dont on peut acheter les oeuvres dans la galerie. Dans ce blog, c’est donc plutôt l’exhaustivité que l’approfondissement qui est visé : l’unique image de l’article n’est pas légendée, on présume que c’est une oeuvre de Merkosak, grâce au texte, mais on ne sait ni où elle est conservée, ni ses dimensions…  L’auteur nous donne cependant des informations basiques, les origines de l’artiste, les matériaux qu’il utilise, ses sources présumés d’inspiration… sans toutefois préciser, dans cet article (l’auteur est parfois plus rigoureuse), d’où viennent ces données, ce qui peut être problématique, même si le  cursus universitaire d’Aurélie Maire peut être garant d’un certain sérieux dans la diffusion de ces informations. L’écriture est claire, l’aspect général du blog est agréable à l’oeil, mais la navigation à travers les différentes catégories ne peut se faire qu’à partir d’un article (elles ne sont pas listées à un endroit donné, ce qui rend la recherche un peu hasardeuse, ceci pouvant cependant être pallié par la barre de recherche située en haut à droite). Ce blog peut donc être utilisé comme point de départ pour aller chercher, ensuite, d’avantages d’informations sur l’artiste qui nous intéresse.

L’article nous apprend, donc, que Merkosak utilise des matériaux divers, mais surtout traditionnels de la culture inuit, tels que des os de baleine, de l’ivoire ou du bois flotté. Il sculpte notamment des masques, convoquant ainsi toute une tradition de mythes et de légendes, puisque les masques étaient utilisés autrefois pendant des cérémonies rituelles pour communiquer avec des ancêtres décédés, ou comme amulette quand ils étaient de taille réduite. Merkosak semble s’inspirer d’une découverte archéologique, près d’Iglulik (au sud de Mittimatalik) dans les années 1960 : des masques miniatures en ivoire datant de la Culture de Dorset.

Mais ce qui nous intéresse surtout ici, c’est le lien de l’œuvre de Billy Merkosak avec le tatouage inuit et donc l’influence de cette tradition sur ses travaux contemporains : tout comme ce masque datant de 3500 ans avant notre ère, les siens sont aussi gravés de lignes ou de pointillés qui évoquent les tatouages faciaux, habituellement portés par les femmes, notamment sur les joues, le front et le menton, comme le montrent la photographie de femme tatouée ci dessus, à droite du masque de Merkosak, ainsi que ce dessin, mis en parallèle avec une autre de ses oeuvres.

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D’autres sculptures de cet artiste sont visibles sur des galeries d’art inuit comme celle de Vancouver ou celle de la Carvings Nunavut Inc (ce que se garde bien de préciser Aurélie Maire, car cela desservirait la galerie Inuit Art Zone). Il réalise surtout des sculptures figurant des créatures fantastiques ou des animaux réels, parfois au comportement assez anthropomorphe, ce qui suggère peut être, encore une fois, une tradition chamanique, de liens entre l’homme et la nature qui l’entoure.__